Portez attention aux espaces, ...
aux silences qui sont évidents,
puis aussi au silence qui perdure
Portez attention
au silence qui est toujours là
en-dessous de la cacophonie de tous les bruits.
En-dessous de tous les bruits audibles ou imaginés,
en-dessous des mots, des pensées, des images, des concepts,
en-dessous de tout ce qui est perçu,
et en-desous de tous les commentaires qui se font entendre ou ressentir,
en-dessous de tout ce qui est vécu repose un silence.
...et ce silence, cette présence, accueuille l'expérience sans en être menacé.
C'est un peu comme le regard d'un enfant sur le monde
avant qu'il apprenne à tout nommer et à se faire une idée de la situation
...puis d'avoir une impression de lui-même dans la situation.
L'enfant regarde et accepte tout ce qu'il perçoit,
sans essayer de comprendre et sans se questionner.
La conscience qui s'éveille à elle-même est un peu la même chose,
mais pour l'humain qui a vécu l'identification avec une image de lui-même qui se loge à l'intérieur de la pensée, une profondeur additionnelle est réalisée quand il s'en dissocie.
Et bien sûr, ce n'est que l'intellect qui évalue ou juge qu'un état est meilleur qu'un autre, et qui donne l'impression qu'on doit évoluer à quelque chose de plus haut ou de mieux.
...Mais n'y a-t-il pas un espace en nous qui sait très bien que tout est bien à point, sans mesure, peu importe l'expérience?
Alors, gardons notre attention sur ce savoir... tout est à point, peu importe l'apparence que prend la vie...
Même si le mental veut ajouter des commentaires à ceci, ça ne change rien !
..et de toute façon, le mental fait partie de l'expérience humaine, donc il n'est pas à enrayer...
Tout simplement, nous l'observons et gardons le savoir qu'il ne capturera jamais l'immensité de la vie qui l'a crée!
... et peu à peu, le contenu que le mental nous propose devient de moins en moins prenant.
On voit la futilité de toutes les recherches qu'il se donne, et alors ses commentaires deviennent comme un murmure qui nous laisse indifférent.
Notre attention reste connectée, fusionnée même, avec le silence,
avec le bien-être profond qui est sous-jacent à l'expérience
et qui dissout le drame apparent des vagues.
S'il y a un ''je'' qui porte attention, ce n'est plus un ''je'' personnel,
ce n'est plus un ''je'' limité à l'histoire d'une vie,
C'est un ''je'' qui n'est pas identifiable par le mental, et qui ne peut pas être contenu comme concept dans une pensée.
Ce nouveau ''je'' est l'attention elle-même qui fusionne avec le silence...
Dans un sens, l'attention porte attention à elle-même.
La vie, la conscience s'éveille à une nouvelle profondeur d'elle-même.
Porter attention
